Expo

Gótico tropical / Have you seen Pantopon Rose ? / Surfer un arbre

samedi 7 octobre > samedi 30 décembre 2017

Passerelle CAC • Brest

Gótico tropical - variaciones de la luz en otras dimensiones dans le cadre de l’Année France-Colombie 2017

PEDRO ALCÁNTARA, MARIA ISABEL ARANGO, EVER ASTUDILLO, CARLOS BONIL, RICHARD HARRISON BRAVO, ANTONIO I. CARO, CARLOS CASTRO, XIMENA DÍAZ, FERNELL FRANCO, GONZALO FUENMAYOR, ADRIAN FELIPE GAITÁN, FERNANDO GARCÍA, RAMIRO GÓMEZ, CRISTO HOYOS, MIGUEL KUAN BAHAMÓN, GUILLERMO MARÍN RICO, NORMAN MEJÍA, ANA MARIA MILLÁN, CAMILO PACHÓN, CARLOS EGIDIO MORENO PEREA, POPULAR DE LUJO (GONZALO DÍAZ, ARNULFO HERRADA), SANDRA RENGIFO, YEISÓN RIASCOS, MARIA ISABEL RUEDA, ADRIANA SALAZAR, ALFONSO SUÁREZ, VICTOR ALFONSO GONZÁLEZ URRUTIA, GIOVANNI VARGAS

Du 07 octobre au 30 décembre 2017, Passerelle Centre d’art contemporain à Brest présente une exposition d’œuvres historiques et contemporaines inédites en France, dont l’ambition est de dresser un panorama sensible et transgénérationnel du mouvement Gótico tropical (Gothique tropical) qui fut et demeure une expérience culturelle et artistique aussi fascinante que spécifique à la Colombie.

Dans la seconde moitié du XXème siècle, la Colombie lourdement marquée par les violences voit naître alors des figures esthétiques inédites. Les mentalités changent, les rêves et les fantasmes se libèrent, chacun expose ses idées publiquement, des formes artistiques s’inventent et de nouveaux frissons sont explorés. La rupture brutale de l’équilibre social en Colombie oblige à une reconfiguration collective des attentes et des espérances dont le genre du ‟Gothique Tropical” livre sa vision monstrueuse.

Née dans les années 1970 à l’initiative du cercle d’intellectuels dit Grupo de Cali, cette aventure artistique élève cannibalisme et vampirisme au rang de motifs récurrents d’une nouvelle vague littéraire et cinématographique. Dans la tradition profondément sud-américaine du tropicalisme et dans les aspirations sociales et subversives de l’époque, Andrès Caicedo, Luis Ospina, Carlos Mayolo ou Hernando Guerrero se livrent, avec un esprit de camaraderie, d’expérimentation, de critique et de jouissance, à une appropriation transculturelle des esthétiques « gothiques ».
Révolution esthétique autant qu’identitaire, le ‟Gothique Tropical” trouve encore aujourd’hui résonnance et filiation dans une scène émergente colombienne qui s’étend bien au-delà de la ville de Cali mais reste néanmoins résolument ancrée dans la culture colombienne. On retrouve en effet chez les artistes contemporains cette même passion dévorante pour les esthétiques fantastiques et inquiétantes du folklore exotique comme vecteurs de revendication culturelle.

Ce projet d’exposition s’inscrit dans une stratégie d’échange bilatéral entre Passerelle et La Usurpadora (Colombie), initiée en 2014 au sein de la plateforme collaborative FRACO qui, durant l’été 2015, avait présenté le travail de l’artiste colombien Luis Ernesto Arocha, co-conduit par le Frac des Pays de la Loire (Carquefou), le Frac PACA (Marseille), la Maison Rouge – Fondation Antoine de Galbert (Paris), la Halle des Bouchers Centre d’art contemporain (Vienne) et Passerelle (Brest).

Passerelle Centre d’art contemporain comme La Usurpadora sont engagés, depuis leurs origines, dans un travail d’accompagnement professionnel des artistes émergents qui vivent et travaillent sur leur territoire. Cet échange prolonge cet engagement par le développement international de leur pratique

Have you seen Pantopon Rose ? de Julie Béna

Le projet de l’artiste française Julie Béna Have you seen Pantopon Rose ? s’appuie sur le théâtre, l’antiquité, la mythologie, la littérature, la vie nocturne. Le personnage de Rose se définit par rapport à son lieu d’existence et aux gens qui l’entourent.

L’histoire de Have you seen Pantopon Rose ? est composée d’objets, de textes, de gestes, de musiques que suivent deux entités : Rose Pantoponne, et le Choeur.
Le Chœur, c’est la parole principale, explicative, celle qui donne le la.
Rose Pantoponne, personnage quasi muet incarné par l’artiste elle-même, ce sont les gestes, les manipulations, les cocktails, la danse.

A l’origine, Rose Pantoponne apparaît dans les derniers chapitres du fameux roman de la Beat Generation Le Festin Nu à travers les divagations de l’esprit d’un vieux camé « z’avez pas vu Rose Pantoponne ? ». Have you seen Pantopon Rose ? s’est construit à partir de cette apparition échappée du texte de William S. Burroughs vers l’incarnation de Rose. Parallèlement, Julie Béna entame la lecture de l’Odyssée d’Homère et se replonge dans la tragédie grecque. Pour elle, c’est un peu comme si Jack Kerouac avait croisé Homère Sur la route. Ainsi la Beat Generation rencontre le tragique antique. Have you seen Pantopon Rose ?, c’est un mix entre une revue, une performance et une comédie musicale. Rose Pantoponne n’est pas un patchwork mais plutôt un cocktail surprenant, salé-sucré, doux-amer. La recette s’écrit au fur et à mesure. Des éléments viennent s’ajouter, se mêler pour sans cesse complexifier le goût et allonger le temps en bouche. Le projet produit à Passerelle Centre d’art contemporain constitue le dernier opus de cinq années de recherches pendant lesquelles Rose et le Chœur se sont construits et produits à Londres, à Montréal, à New York ou encore Los Angeles.

Il était temps pour Julie Béna de réunir tant d’expériences et une telle épopée en un lieu. Pour l’occasion, elle produit un film, partiellement tourné dans le Patio du centre d’art, dans lequel Rose va donc se dévoiler par les mots, la danse et la musique. Le film s’accompagne d’un corpus de sculpture qui entrent en dialogue. Ni environnement et encore moins décor du film, les pièces participent un temps à l’histoire pour mieux s’en détacher plus tard. Elles sont à Rose Pantoponne, ce que le lion peureux et l’homme de fer blanc sont à Dorothy dans le Magicien d’Oz, des compagnons de route qui continueront sans elle.

Surfer un arbre, un projet de Nicolas Floc’h avec les artistes associés

MARTIN BACHELIER, MATHIS BERCHERY, PAUL BIENVAULT, ANTOINE DOROTTE, EDGAR FLAUW, NICOLAS FLOC’H, MARGAUX GERMAIN, NILS GUADAGNIN, GABRIEL HABERLAND, LAURIANE HOUBEY, BENOÎT-MARIE MORICEAU, XAVIER MOULIN, PASSERELLE CENTRE D’ART CONTEMPORAIN, LAURENCE PERRILLAT, LAURIE PESCHIER-PIMONT, THOMAS PETITJEAN, EDOUARD PRULHIÈRE, ESTEBAN RICHARD, JÉRÔME ROBBE, ISABEL SEGOVIA, EVA TAULOIS, ANAÏS TOUCHOT, CORENTIN VITRE, LEÏLA ROSE WILLIS

Du 07 octobre au 30 décembre 2017, Passerelle Centre d’art contemporain présente Surfer un arbre un projet mené par Nicolas Floc’h en 2016. Après une année de recherche, d’expérimentations, de voyages voire d’errances, ce projet collectif refait étape à Brest : un film, une installation, un processus, un workshop, une communauté et des projets d’artistes.

Surfer un arbre est un projet initié par Nicolas Floc’h en septembre 2016 qui réunit une quinzaine de surfeurs (amateurs et initiés) artistes et étudiants, designers, chorégraphes, critiques d’art et graphistes.

A l’origine, un tronc de cèdre rouge de 5 m de long débité en planches investit par cette communauté d’artistes dans le patio du centre d’art. Pendant près d’une semaine, ils ont fabriqué des planches de surf sur le modèle des alaia, de fines lames de bois utilisées traditionnellement par les anciens hawaiiens. A coup de scie et de rabot, chacun des surfeurs-artistes crée, découpe et met en forme ses planches. Chacune d’elles deviendra alors le vecteur ou support d’une glisse artistique à inventer. Une fois terminées, les participants sont allés tester directement leurs planches sur les plages du Finistère. Cette expérience leur a permis d’éprouver les objets fabriqués et de s’initier à cette technique de glisse ancestrale qui nécessite une très grande adresse et connaissance de la mer.

Teaser du film Surfer un arbre, réalisation Nicolas Floc’h, production Isabel Ségovia – Back In Town, 2017.

Sculpteur, plasticien, Nicolas Floc’h interroge l’origine des matériaux, leur destination et leur fonctionnement comme autant de scénarios possibles. Telles des structures ouvertes, multifonctionnelles, modulables et consommables, ses œuvres peuvent se réinventer en permanence, être réactivées, reconfigurées, voire réinterprétées par des artistes. Il développe des processus dont chaque projet peut prendre des formes différentes : film, installation, sculpture, performance, scénographie. Depuis plusieurs années, Nicolas Floc’h développe également des projets de recherche autour de l’univers marin.

Surfer un arbre est au cœur de ses préoccupations. Utilisé pour une forme définie, l’arbre devient la source d’inspiration et matière à de nombreux projets. L’exposition à Passerelle Centre d’art contemporain présente un film qui retrace tout le processus de réalisation du projet, les interviews des artistes et les premières expérimentations sur l’eau. Les artistes associés présenteront également un ensemble d’œuvres issus de leurs recherches et expériences avec le projet.