Courants méditerranéens

sur Radio Nova

samedi 20 octobre 2018

Embarquez sur une croisière musicale autour de la Méditerranée, de Naples à Marseille en passant par Istanbul, Le Caire et Oran.

Une Nova Story présentée par Michael Liot et réalisée par Guillaume Girault.

Au croisement de l’Europe, de l’Afrique et du Moyen-Orient, la Méditerranée est un espace d’échanges humains et artistiques. L’Histoire commune du bassin explique des rapprochements entre les traditions musicales régionales, qui se voient transformées au XXème siècle avec les influences modernes : nous explorons cette semaine les courants musicaux nés en Méditerranée, en cinq étapes et cinq époques.

#1 Naples et la disco des bas-fonds

Nous faisons notre première escale à Naples à la fin des années 1970, dans l’Italie des Brigades rouges. En réponse à l’agitation politique, les tendances musicales napolitaines sont polarisées entre la chanson traditionnelle pour dénoncer, et la disco pour oublier. On assiste, d’un côté, à un nouvel essor de la musique folklorique, qui devient engagée mais aussi expérimentale, allant jusqu’à créer des formes hybrides entre opéra et proto-techno. En parallèle, Naples contribue aussi à l’italo-disco naissante par une funk sombre, née des bas-fonds, et surtout, scandée en dialecte napolitain.

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#2 Istanbul et la pop psychédélique

Au milieu du XXème siècle, la Turquie moderne décide de rompre avec la musique savante ottomane au profit d’un répertoire folklorique populaire. Au même moment, la jeunesse vibre au son du rock et de la pop occidentale : ce mélange de tradition turque et d’influences pop va donner lieu à une incroyable scène, celle du rock psychédélique anatolien : nous débarquons aujourd’hui à Istanbul entre 1965 et 1981 pour écouter les grands artistes de l’époque, d’Erkin Koray à Selda Bagcan.

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#3 Le Caire à l’âge d’or de la chanson arabe

Nous remontons aujourd’hui le Nil pour débarquer au Caire, entre les années 1950 et 1960, à l’âge d’or de la grande chanson égyptienne. Le Caire est alors le centre artistique du monde arabe, rayonnant dans toute la Méditerranée à travers ses comédies musicales, qui font connaître les voix d’Asmahan ou d’Abdel Halim Hafez. Sous le général Nasser, la musique devient porteuse d’un idéal nationaliste : c’est l’époque d’Oum Kalthoum, « l’Astre de l’Orient », incarnation de la chanson arabe moderne, qui réussit à réunir les classes populaires et supérieures autour d’un genre nouveau, la chanson-fleuve.

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#4 Oran, aux racines du raï

Oran, 1954 : dans les cafés et les souks se côtoient bédouins, juifs et Espagnols. Ce mélange de cultures donne lieu à la chanson populaire oranaise, qui emprunte à la fois à la tradition arabo-andalouse et aux chants d’exil. Au même moment, dans les fêtes de mariage des villages d’Oranie, certaines femmes chantent le sexe, l’alcool et l’amour : c’est de la rencontre entre profane rural et musique urbaine que naîtra le raï, ce genre typiquement algérien qui ne sera reconnu que bien plus tard, dans les années 1980.

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#5 Marseille, capitale du hip-hop méditerranéen

Notre croisière se termine à Marseille, aux origines d’une scène rap revendiquée comme méditerranéenne. Le hip-hop arrive dans le Vieux-Port par la mer dès 1978 : il se développe ensuite grâce aux initiatives associatives et aux radios locales, en parallèle du courant ragga occitan défendu par Massilia Sound System. Dans le melting-pot des années 80, un groupe émerge comme chef de file d’un hip-hop multiculturel et communautaire : IAM, autour de qui fleurira toute une génération dorée, de la Fonky Family à 3ème Œil.

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